l’Astro Gazette de la FDAF

Bulletin mensuel de la FDAF (Fédération Des Astrologues Francophones)

N°214 ~ Août 2022

Billet d’Humeur

Thérèse
LACAN-MERLIN

Marthe Robin, le vrai, le faux. La feinte d’une « sainte »

courriel : astrolude.12@orange.fr

Pendant un demi-siècle, jusqu’en 1981, une paysanne de la Drôme ne se serait nourrie que d’hosties. Alors que le Vatican s’apprête à la béatifier, un théologien belge nommé Conrad De Messter dénonce la supercherie. 

Doute sur la sainteté ? Une mystique française, Marthe Robin, déclarée « vénérable » par le pape François le 7 novembre 2014, donc en voie de béatification, pourrait avoir simulé, triché sur ses écrits et trompé son monde une vie durant. C’est en tout cas l’affirmation de ce religieux, spécialiste reconnu des grandes mystiques catholiques, décédé en décembre 2019.

L’accusation est contenue dans un livre, La Fraude mystique de Marthe Robin, publié aux Éditions du Cerf, dirigées par les Dominicains. La sortie du livre a été parfaitement orchestrée par une exclusivité réservée à Paris Match et à La Croix début octobre 2020. Mais la thèse est vigoureusement contestée, depuis l’annonce de la publication, par la famille de Marthe Robin et par les Foyers de Charité, œuvre qu’elle a fondée. Et, sur un mode plus discret pour l’heure mais formel, par le Vatican.

Ce livre remet en cause toute l’histoire de Marthe Robin. Et son auteur n’a rien d’un athée scientiste ni d’un « bouffeur de curés ». La déflagration provient de la cellule d’un carmel belge. Là, dans le silence et durant quarante ans, ce moine, décédé en 2019, a examiné les prodiges de cette femme. Dans son ouvrage, Conrad De Meester, affirme que la malade serait « une plagiaire compulsive », « une faussaire délibérée », une « manipulatrice » ayant échafaudé la « construction volontaire d’une fiction ». Parce que les accusations émanent d’un docteur en théologie, historien de la spiritualité ayant consacré sa vie à l’étude des grandes femmes mystiques du XXe siècle, dont Thérèse de Lisieux ou Elisabeth de la Trinité, elles ne pourront que troubler les catholiques. Au cœur de l’Eglise de France, voici une candidate à la sainteté étrillée par un religieux publiant dans une maison propriété de l’ordre dominicain. L’affaire électrise.

En 1988, alors que Marthe Robin est morte depuis sept ans, ses admirateurs réclament que soit examinée sa sainteté. S’ouvre alors une enquête dite diocésaine. C’est le premier échelon, une investigation locale, à la dimension de l’évêché où la candidate a vécu. Sous les ordres d’un postulateur – un rapporteur – sont collectés les écrits, sollicités des témoignages et diligentées des expertises. Deux « théologiens censeurs » sont nommés, dont Conrad De Meester. Spécialiste des mystiques, il va se plonger dans les poèmes, prières, carnets, journaux spirituels et courriers de la défunte.

A sa mort, elle a laissé des milliers de pages décrivant son cheminement spirituel. Ces textes, le chercheur les connaît. Il vérifie et découvre alors que Marthe Robin copiait et plagiait Madeleine Sémer et Marie-Antoinette de Geuser, ainsi que Véronique Giuliani, Catherine de Sienne, ou Thérèse d’Avila, soit au moins vingt-neuf auteurs pillés.

Alerté par ces notes plagiées, l’investigateur se dit qu’il serait instructif d’examiner ses lettres, les mots intimes échangés, loin de la vigilance de son directeur spirituel, avec ses voisines parties vivre ailleurs. Marthe Robin raconte gentiment son quotidien mais noyaute son récit de passages copiés ailleurs. Plus troublant encore, il découvre qu’elle demande à ses correspondants de brûler ses lettres (ce que certains ont refusé).

Comment fait-elle pour rédiger autant avec des membres supposément inertes ? L’enquêteur découvre cinq écritures non identifiées. Cette découverte l’obsède. Si Marthe écrit en cachette, se pourrait-il qu’elle mente quand elle se déclare incapable du moindre geste ?

Intrigué par ces ombres, le moine explore alors l’essence de l’exceptionnalité spirituelle de Marthe Robin. Ses extases mystiques, ces heures où elle paraît vivre une communion intense avec Dieu. Seulement Marthe, pour lui, n’est ni Thérèse de Lisieux ni la grande mystique allemande Anne-Catherine Emmerich. Elle aurait appris par cœur leurs textes d’extases, en aurait récité des parties en faisant semblant d’agoniser, puis les aurait dictés a posteriori à une secrétaire.

La déconstruction méthodique opérée par De Meester révolte les admirateurs de Marthe. A ces éléments débusqués par le détective s’ajoutent pourtant de drôles d’épisodes, dont l’extraordinaire désinvolture orchestrée autour de sa santé. Voilà une femme qui dit ne pas dormir, ne pas manger, ne pas boire et jamais quelqu’un ne songe à la faire hospitaliser, à lui administrer un traitement ? Cette partie de l’énigme, évoquée par l’auteur, fut soulevée en 2011 par un universitaire catholique, François de Muizon. De son vivant, la paralytique n’a jamais été sérieusement examinée par des médecins. Lorsque Marthe Robin meurt, aucune autopsie n’est ordonnée. Elle aurait pourtant passionné la science. Quel être humain pesant 25 kilos aurait pu se nourrir d’air pendant cinquante ans ? Muizon a scruté ensuite l’inventaire effectué dans la chambre de la défunte. Dans sa grande armoire, on déniche des chaussons blancs de marche, fourrés, alors que ses supporters la décrivent constamment allongée, dans l’incapacité de bouger. Pour l’enquête, si elle enfile des pantoufles, c’est qu’elle sort de son lit.

Revenons à Conrad De Meester. Son enquête achevée, il transmet ses conclusions ravageuses au diocèse de Valence. Joint à 17 000 autres pages, 700 témoignages et 25 expertises établis en dix ans, son rapport est envoyé à Rome.

La Congrégation pour les causes des saints, le service chargé d’étudier ces dossiers au Saint-Siège, en prend connaissance mais estime, malgré les démonstrations développées, que le cas Robin mérite de passer à l’étape suivante, la phase romaine. En 2014, le pape François reconnaît les « vertus héroïques » de Marthe Robin.

De Meester est furieux. Ce premier palier franchi, la canonisation n’est plus qu’à deux pas : elle est sur le point d’être déclarée bienheureuse avant d’être officiellement reconnue sainte.

Il n’en demeure pas moins qu’autour de la paralytique anorexique les péripéties s’accumulent. Bien qu’elle n’y puisse rien, un postulateur de sa cause a été démis de ses fonctions courant 2017 pour « conduite inappropriée ». Trois ans plus tard, son directeur spirituel, le père Georges Finet, décédé en 1990, est accusé « d’agissements grandement déviants » par d’anciennes élèves des Foyers de charité. En conclusion de son polar mystique, C. De Meester écrit : « Dieu saura écrire droit sur des lignes courbes ».


Source Paris Match | Publié le 08/10/2020 d’après l’enquête d’Emilie Lanez


Marthe Robin née le 13 mars 1902, 17h, à Châteauneuf de Galaure (26) source Didier Geslain

Le maître d’ascendant, Mercure s’identifie à une Vénus Verseau (amour universel). Trois planètes occupent le signe du Verseau. Deux se retrouvent dans celui des Poissons. Ces deux signes portent des valeurs d’humanité, d’universalité, d’amour de l’autre, d’oubli de soi et de projection altruiste.

La trajectoire Gémeaux de la Maison X met en selle Pluton, la planète de la transformation profonde, laquelle confère au mental de la native (maison 3 scorpion), une vraie puissance.

Avec Neptune, la destinée se tourne vers l’infiniment grand. Elle préside au mariage mystique (maîtresse de la 7) mais crée, à elle seule, les tensions et la confusion si bien décrites par Conrad De Meester. « Faussaire délibérée », « construction volontaire d’une fiction ». La biographie de Marthe Robin devient un polar (Pluton) mystique (Neptune).

La position de l’ascendant de la mystique dans un signe mutable, dès lors que les 4 croix cardinales s’inscrivent dans les axes gémeaux-sagittaire et vierge-poissons, prédispose à la multiplicité, la diversité, la pluralité tempéramentale mais aussi à la comédie sociale et aux jeux de rôle.

Le maître d’ascendant lui-même, incarnant la native, épouse les valeurs vénusiennes du Verseau mâtinées d’un Pluton en haut de l’affiche et d’un Uranus positionné dans le feu sacré du Sagittaire.  Ainsi notre native a pu vivre au quotidien (en 6) une extase amoureuse inédite et puissante à la fois. Une Lune Taureau, oralité forte, à l’entrée du secteur 9, génère une quête oblative de spiritualité, avec les emballements et sorties de route jupitériens (quadrature Lune -Jupiter). 

La Maison VII propice aux unions, apporte, on le voit, chicanes et procès, tandis que le Soleil, dans le même secteur, renvoie à la Maison 12, mettant en exergue les valeurs de sacrifice, d’ascèse et d’enfermement.


Thérèse LACAN MERLIN

Fondatrice d’Astrolude

www.astrolude.com/